Emploi Le secteur du machinisme embauche toujours

C’est une constante : la filière de l'agroéquipement manque de bras et ce n’est pas la crise qui résout le problème de pénurie de candidats. Malgré un marché totalement déprimé pour la plupart des matériels, 66 % des constructeurs et 25 % des concessionnaires envisagent de recruter en 2017. Au total, cela représente plus de 4 000 emplois à pourvoir. Les concessionnaires augmentent aussi leur recours à l’alternance : 68 % d’entre eux y font appel en 2016 contre 53 % en 2015.

Un turn-over plus important

Les constructeurs sont confrontés à un phénomène nouveau, le turn-over des salariés. « Auparavant, nos salariés effectuaient une grande partie de leur carrière au sein de la même entreprise, constate Patrick Perard, président d’Axema. Depuis quelques années, on remarque que beaucoup sont tentés d’aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Il y a beaucoup de chaises musicales entre constructeurs. » Une situation que les concessionnaires connaissent bien puisque la pénurie de main-d’œuvre dans certains métiers de la distribution incite depuis longtemps à aller débaucher chez le voisin.

Les profils SAV toujours recherchés

Si les besoins en main-d’œuvre sont toujours présents, les profils recherchés ont évolué avec la crise. Les ingénieurs et techniciens en recherche et développement, très courtisés ces dernières années, n’ont plus la cote. « Les priorités ne sont plus là », précise Patrick Perard.

En revanche, les constructeurs manquent cruellement de techniciens pour assurer le service après-vente (SAV) « des gens qui sont sur la route pour intervenir au plus vite et dans toutes les conditions ». Les constructeurs sont aussi à la recherche de profils commerciaux pour renforcer leurs zones de chalandise et augmenter leurs ventes en couvrant de nouveaux secteurs.

Pour les concessionnaires, c’est aussi le profil « technicien SAV » qui est le plus recherché. « On peut réduire les effectifs sur les postes administratifs et même sur les commerciaux mais le SAV reste incontournable, insiste Anne Fradier, secrétaire générale du Sedima. Dans le cas des commerciaux, il est important de trouver une solution tampon pour minimiser l’impact de l’effondrement des ventes sur leur salaire. Sinon, ils partiront dans d’autres secteurs plus porteurs. »